Vous souhaitez installer une fosse septique dans votre jardin pour pouvoir procéder à un système d'assainissement des eaux usées domestiques? Avant de commencer les travaux, il est obligatoire de monter un dossier à déposer en mairie. Cela permet aux experts de déterminer le bien fondé de votre projet:
- le terrain est-il inondable?
- y a-t-il une nappe souterraine?
- combien y a-t-il de pièces principales et d'habitants dans la maison?
- quel est le type d'alimentation en eau potable?
Concernant l'installation, vous devez d'abord vous assurer que le trou est assez grand. En effet, la fosse ne doit pas toucher les parois. Ensuite, assurez-vous qu'il n'y a pas de cailloux ou d'autres objets pointus dans le fond du trou. Pour remédier à ce problème, vous pouvez recouvrir d'une couche de sable.
Lorsque vous posez la fosse, vous devez faire attention au sens des canalisations (entrée et sortie). Durant le remblaiement, que vous ferez avec de la terre végétale, il vous faut ajouter au fur et à mesure de l'eau claire, afin d'équilibrer la pression. Les tuyaux doivent être placés en respectant une pente de 2 à 4% entre la fosse et l'habitation, et 0,5 à 1% vers la filière de traitement.
La législation sur l’installation
L’installation d’une fosse toutes eaux implique des travaux et l’appel à un expert. Avant de démarrer le chantier, vous devez impérativement contacter le Service Public d’Assainissement Non Collectif (le SPANC) afin d’obtenir une autorisation de mise en œuvre. Le SPANC a une double fonction : le conseil et l’accompagnement des particuliers dans la mise en place de leur installation d’assainissement non collectif et le contrôle des installations. En premier lieu, il vous sera demandé de compléter un dossier, à remettre à la mairie, avec les éléments suivants :
- Le plan d'aménagement intérieur de l'habitation
- Un plan de masse détaillé de la construction et du dispositif (1/200ème ou 1/500ème) en indiquant :
- l'emplacement de la fosse, pré-filtre, bac dégraisseur, l'emplacement de la ventilation
- le tracé des canalisations évacuant les eaux usées de l'habitation
- le tracé des voies d'accès, les zones de stationnement, les zones destinées à un autre usage (piscine, garage, géothermie...)
- la présence d'un puits dans un rayon de 35 mètres
- L'emplacement du traitement (tranchées d'épandage, filtre à sable...), en notant les distances par rapport aux limites de propriété
Lorsque le SPANC valide le dossier, le chantier peut démarrer. Au début des travaux, un premier contrôle est effectué par un spécialiste du SPANC; puis un second avant le remblaiement. Ces contrôles permettent d’obtenir un certificat de conformité de la fosse septique, qui confirme le respect de la réglementation en vigueur. Ce certificat doit être remis à l’acheteur lors de la promesse de vente du bien immobilier.
Une fois la fosse installée, la réglementation exige un entretien régulier. Le pré-filtre doit être contrôlé régulièrement et la vidange doit être effectuée en moyenne tous les quatre ans.
Le choix de la fosse toutes-eaux
Si le logement n’est pas raccordé au réseau public de collecte des eaux usées, il doit être installé un assainissement non collectif (ANC) qui a pour fonction la collecte, la filtration et l’épuration des eaux usées avant rejet. La réglementation en vigueur impose d’installer une fosse toutes-eaux, à savoir une fosse qui reçoit à la fois les eaux usées sanitaires et tous les autres types d’eaux usées de l’habitation. Les anciennes fosses septiques, qui ne recevaient que les eaux vannes, ont donc été remplacées par celles-ci. L'appellation a toutefois été conservée.
Le choix dépend de deux principaux critères: sa capacité et son matériel.
Le volume de la fosse est calculé en fonction de la superficie de l’habitation et du nombre d’habitants. On calcule le volume en fonction du nombre de pièces dans l’habitation (3m3 minimum pour une habitation de 5 pièces, puis 1m3 par pièce supplémentaire).
Les fosses septiques peuvent être constituées de 3 matériaux différents : le béton ou béton armé, le ciment et le PVC (plastique) renforcé avec fibres de verre. Le béton est davantage conseillé car il est plus résistant et durable que les autres matériaux. Le ciment et le PVC sont préférablement choisis pour des raisons économiques ou techniques.
Emplacement
Le lieu d’implantation doit faire l’objet d’une réflexion basée sur des normes. Ainsi, la fosse doit être placée à:
- 5 mètres minimum de l’habitation
- 3 mètres minimum des limites de propriété
- 35 mètres minimum de toute source d’eau (puits ou captages destinés à l’alimentation)
Les travaux
La réglementation prévoit qu’un installateur agréé réalise l'implantation de la fosse septique dans le respect des normes. Cette installation comprend divers travaux, variant selon la configuration du terrain et de la localisation géographique de l’habitation.
La première étape consiste en des travaux de terrassement et de creusement afin d’installer la fosse et son coffrage. Le fond est recouvert d’un lit de sable compacté de 10 cm. Le remblaiement est réalisé latéralement et symétriquement, en couches successives de sable compacté sur 10 cm de largeur. La fosse est progressivement remplie d’eau, au fur et à mesure du remblaiement, afin d’équilibrer la pression. Enfin, le remblaiement final en terre végétale ne doit pas dépasser 30 cm sur la fosse.
La deuxième étape consiste à relier les canalisations entre l’habitation et la fosse, et vers la filière de traitement. Le chantier se termine par des travaux de rebouchage et de finition afin d’aplanir le terrain.
Des travaux supplémentaires peuvent être nécessaires, tels que la mise en place d’une pompe de relevage des eaux usées ou d’une ventilation. Cette dernière est obligatoire car elle permet d’évacuer les gaz toxiques produits par la fermentation, qui peuvent détériorer le dispositif..
Coût d’installation
Pour estimer le coût total de l’installation d’une fosse toutes-eaux, plusieurs éléments sont à prendre en compte, à savoir le prix d’achat du matériel et de sa mise en place, mais également des frais annexes.
A partir de l’étude du sol réalisée par le SPANC, l’artisan peut choisir le type de fosse et ses caractéristiques. En plus de l’achat du matériel de fonctionnement, il faut se munir de différents outils : filtre, microstation d’épuration, système d’épandage. Il faut ajouter à ces frais le coût de la main d’œuvre de l’artisan, ainsi que le coût des contrôles du SPANC. Celui-ci procède à un diagnostic (environ 85€) et à une étude des sols (entre 200 et 500€). Il est difficile d’évaluer précisément les tarifs car ils diffèrent d’une région à l’autre.
Une fosse septique coûte entre 500 et 2000€ selon la dimension, la capacité et le matériau. Il faut également prendre en compte le coût des accessoires et de la main d’œuvre, entre 3500 et 8000€.
Au total, l’installation coûte entre 4000 et 8000€. Vous pouvez néanmoins bénéficier des aides financières de l’Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat (ANAH) sous certaines conditions. Pour obtenir ces aides, vous pouvez vous renseigner auprès du SPANC qui vous aidera dans vos démarches. Pour connaître le prix de votre dispositif, vous pouvez utiliser le formulaire ci-dessous pour recevoir gratuitement vos devis personnalisés.
L'entretien
Pour assurer à votre appareillage une durée de vie raisonnable, il vous faut l'entretenir en respectant plusieurs éléments.
La vidange doit être faite régulièrement: en moyenne tous les quatre ans, mais cela dépend de la rapidité de remplissage de la fosse. La vidange doit être effectuée dès que les boues atteignent la moitié du volume de la fosse septique. La vidange est obligatoire: aussi vous faut-il un certificat pour pouvoir prouver que vous l'avez faite. Pour cela, vous devez vous adresser à une entreprise spécialisée. Si votre fosse septique dispose d'un bac à graisse et d'un préfiltre, nettoyez-les régulièrement.
Une fois que la vidange est faite, vous devez vous assurer que la fosse septique est toujours alimentée en eau. Des boues doivent toujours être laissées au fond car elles contiennent des bactéries anaérobies épuratrices.
Deuxième élément important pour l'entretien: le curage des canalisations. Cela consiste à éliminer le tartre dans les canalisations de la fosse et à enlever les déchets entassés sur les parois (boue, gravats, sable, graisse...). Le filtre doit faire l'objet d'une maintenance régulière: cela consiste à désherber les plantes et à couper les parties aériennes des tiges.